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La fin d’un monde




On se rappelle les souvenirs, puis on réécrit les mémoires et on reconstruit les pensées comme on raconte des fictions.

Dans le film Pastoral : To Die in the Country, « Je » traverse les mémoires, des scènes fragmentées. La réalité et les rêves sont inextricablement divisés. La mémoire peut être réécrite et la pensée peut être reconstruite. Le « moi » adulte est assis avec le « moi » adolescent, les souvenirs subjectifs sont en harmonie avec les êtres objectifs. À la fin, « Je » rencontre la mère du passé. Soudain, le panneau à l’arrière-plan tombe. Puis deux acteurs, assis dans une rue de Tokyo, filment cette scène. 1

Machiniste, on conduit nos organes externes pour nous adapter aux changements profonds et rapides de nos sociétés. La destruction est le futur de la reconstruction. J’ai envie de briser ce miroir, qui reflète des fantômes dans le passé. Je détruis ici, mais les réflexions se multiplient et reviennent là-bas. Je me vois ici, là et là-bas, ces images sont symbiotiques et métaboliques.

1 Image extraite de Terayama Shūji, réalisateur, Pastoral : To Die in the Country, 104 min, 1974.